Cela faisait à peine une semaine que j'avais emménagé au pensionnat de Wish. Les personnes que je connaissais pouvaient se compter sur les doigts d'une main : Le concierge du pensionnat, ma camarade de chambre, le directeur ainsi que le marchand de la supérette d'à coté. Les cours commençaient dans quinze jours, je n'avais donc encore rencontré personne de ma classe, ni même de l'établissement car les élèves arrivaient généralement juste avant la rentrée.
Ce matin, j'avais décidé de faire le tour du campus, qui semblait sans limite. Plusieurs commerces se préparaient à ouvrir : restaurants, magasin de vêtements, café ... Quelques rues plus loin, je découvris la piscine et le stade, établissement mis à disposition de tous. Ici, il était possible de pratiquer n'importe quel sport parce que le centre universitaire possédait tout le matériel possible et imaginable. J'hésitais à m'inscrire dans un club, après tout, il fallait après s'y tenir. En passant près des bâtiments scolaires, je vis qu'un étage du plus grand d'entre eux était dédié aux arts. Curieuse, je rentrai à l'intérieur.
Après avoir gravi deux escaliers, j'aperçus un long couloir qui menait à des pièces adjacentes. Au dessus de chaque porte, on pouvait lire le nom des différents clubs. En tournant la tête, je vis un panneau où était affichée une longue liste. Décoration, art floral, dessin, couture, cuisine, musique, art de la table, scrapbooking ... Les possibilités semblaient infinies. Un club d'art ... pourquoi pas?
Je restais planté devant le panneau sans savoir quoi choisir quand des bruits de pas attirèrent mon attention.

Mitsuki était arrivé tôt dans l'établissement. Cela faisait bien deux semaines qu'il était là, car son frère avait préféré l'y mettre le plus rapidement possible. Il n'était pas sorti de sa chambre une seule fois durant tout ce temps, ayant ramener de quoi manger pour un mois. Même s'il n'y avait encore pas beaucoup de monde, il y en avait assez pour lui donner envie de les tuer tous.
Malgré cela, l'ennuie mortel qu'il ressentait le força à sortir. Il erra donc, les mains dans les poches, sur l'immense campus de Wish. Il trouvait ça trop grand, mais au moins, il trouverait facilement un coin tranquille sans personne.
Il ne faisait attention à aucun des bâtiments autour de lui, excepté pour l'un d'entre eux. Il avait vu quelque part que ce bâtiment contenait des salles pour les club d'arts. Et dans art, il y a musique. Attiré par l'envie de jouer un peu, il décida d'y aller. Il monta donc lentement les escaliers pour déboucher sur un long couloir. Il chercha du regard une quelconque indication pour voir où se trouvaient les salles de musique. Il s'avança doucement, cherchant toujours.

Les bruits de pas se rapprochaient de plus en plus et prise de curiosité, je me tournai pour apercevoir l'arrivant. C'était un jeune homme de grande taille aux cheveux clairs. Il émanait de lui une aura bien mystérieuse, presque dangereuse. Tournant la tête plusieurs fois, il semblait chercher quelque chose et n'avait apparemment pas remarqué ma présence. Je quittais le tableau pour aller à sa rencontre, toute excitée de trouver un autre étudiant :

- Bonjour! Je suis Leia, enchanté!

Je lui tendis une main en souriant, espérant ne pas lui avoir fait peur avec mon entrain. Ma petite taille m'obligeait à lever haut la tête pour pouvoir lui parler. Je poursuivais en me rappelant son attitude :

- Tu cherches quelques choses en particulier?

Tandis qu'il cherchait, il entendit quelqu'un lui parler. Il tourna donc sa tête et vit, en face de lui, une jeune fille asse petite aux cheveux verts. Il la détailla longuement, puis se dit qu'elle ne présentais aucun danger. Il regarda ensuite la main qu'elle lui tendait, et releva légèrement un sourcil, sans pour autant la serrer. Il était déjà bien gentil de ne rien lui faire alors qu'il aurait préféré être seul, ce qu'il croyait, d'ailleurs.

- Mitsuki.

Lâcha-t-il simplement. Il hésita ensuite un moment, puis se décida à lui dire ce qu'il cherchait:

- Les salles de musiques, tu sais où elles sont ?

Je baissais ma main en voyant que le jeune homme ne semblait pas décidé à la serrer. Certaines personnes n'aimaient pas particulièrement le contact des autres et je pouvais le comprendre. J'avais vu dans son regard une soudaine attention qui tranchait avec son attitude posée et détachée. Je fis comme si de rien n'était et commençai à marcher. Je pointais du doigt une porte en souriant et expliquais :

- Cette porte mène à d'autres pièces, toutes réservées à la musique!

Je me tournais face à lui tout en marchant à reculons, les mains dans le dos.

- De quel instrument joues-tu? Depuis combien de temps?

Il hocha la tête, montrant un léger signe de remerciement, et marcha donc en direction de la porte en question. Il regardait la jeune fille avec un regard neutre, comme s'il se fichait totalement du fait qu'elle reste devant lui. Pour le moment, il n'avait pas encore du pulsion meurtrière, donc il ne fit aucun commentaires. Il soupira et, n'aimant pas vraiment parler, il garda le silence un moment. Mais il fini par lui dire, de toute façon elle ne pourrait pas s'en servir contre lui s'il arrivait quelque chose:

- Du piano, depuis un moment déjà.

J’acquiesçais en continuant de sourire à ma nouvelle connaissance, pour montrer que je l'écoutais. Me dirigeant à mon tour vers la porte, je l'ouvrais et passais devant elle. La pièce était immense et possédait une grande baie vitrée qui donnait sur le campus. A droite et à gauche, on trouvait d'autres portes qui devaient sans doute mener à d'autre salle dédiée à la musique, et au centre trônait un piano à queue couleur ébène. Émerveillée, je me dépêchais près du piano et appuyais sur une touche. Un son clair et pur résonna dans la salle. Je me tournais vers Mitsuki :

- Dis! Tu pourrais me jouer quelque chose? Ou juste me laisser rester pendant que tu répètes!

Ces derniers jours avaient été plus ennuyeux que jamais : ma camarade de chambre, qui d'habitude jouait du violon, avait du s'absenter. J'étais donc très heureuse d'avoir rencontré quelqu'un et qui plus est, un musicien.

Il s'approcha à son tour du piano, et retira ses mains de ses poches pour en passer doucement une dessus. Le coin droit des ses lèvres s'étira très légèrement, tandis qu'il s'assit sur le tabouret devant le magnifique piano. Ignorant d'abord la jeune fille, il lui adressa un minuscule et furtif regard. Il hocha la tête, un peu à contre-coeur: il n'aimait pas tellement qu'on l'écoute, ou plutôt, il n'en a pas l'habitude.

- Du moment que tu ne fais pas de bruits, fais ce que tu veux.

S'il y avait bien une chose qui le mettait hors de lui, c'était ça. Si quelqu'un osait parler, même murmurer, dans son dos alors qu'il jouait, il s'énervait et.. le tuait. C'est d'ailleurs comme ça qu'il à goûter pour la première fois au plaisir d'ôter la vie à quelqu'un.
Il posa d'abord délicatement son index sur une touche, puis commença à jouer un morceau qu'il appréciait particulièrement, même s'il n'en connaissait pas le titre.

Mes yeux s'arrondirent. Il venait de sourire à l'instant, n'est-ce pas? Le jeune homme n'avait jamais montré une once de sentiment sur son visage et c'était la première fois que je voyais un peu d'émotion de sa part. Cela me fit sourire à mon tour. J’acquiesçais à sa remarque et passais mon pouce et mon index sur ma bouche, pour mimer un "motus et bouche cousue!". Je décidais de m'asseoir à même le sol, adossée à un mur.
Il inspira doucement et commença à jouer. Les notes coulaient comme de l'eau, inondant la pièce de sa sonorité tandis que la baie vitrée offrait un magnifique panorama. Le tout formait un ensemble idyllique qui représentait le mot "beauté" à la perfection. Le jeune homme faisait glisser ses doigts sur le clavier avec fluidité et technique, et je vis qu'il ne m'avait pas menti. Il fallait beaucoup de temps pour savoir jouer un morceau, sans fautes, de mémoire, Eliza me le répétait souvent.
J’appréciais le moment et fermais les yeux pour mieux entendre la mélodie.

Il jouait son morceau avec passion. Cette même passion qu'il ressentait lorsqu'il tuait. Étrange, n'est-ce pas ? Un tueur passionné de piano.. enfin, cela l'aidait à cacher son jeu et son identité aux yeux des autres.
Les notes filaient sous ses doigts tandis qu'il respirait les sons qu'il produisait. Il n'avait même pas besoin de regarder le clavier, ayant déjà jouer ce morceau une bonne centaine de fois tant il l'aimait. Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, il l'avait appris très rapidement, et avait passer deux jours sans boire ni manger pour le maîtriser à la perfection.
Le jeune homme ne laissa apparaître aucune expression sur son visage, mais ressentait tout un tas de chose au fond de lui; meurtrier peut-être, mais humain tout de même.

Il fini le morceau, rouvrant ses yeux. Il resta immobile un moment, sans rien dire, regardant simplement les touches devant lui. Puis il se leva et se retourna pour partir.

J'avais fermé les yeux pour mieux apprécier le calme, la plénitude du moment. Je les gardais clos un instant après la fin du morceau, comme pour le rallonger. Je me levais soudainement en entendant des bruits de pas qui se dirigeaient vers la sortie. J'attrapais la manche du garçon et lui fit un large sourire.

- C'était beau!

Je me plantai alors devant lui en souriant, les mains derrière le dos.

- Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant?

Je n'avais pas envie de me séparer tout de suite de ma nouvelle connaissance. Je m’ennuyais et j'avais enfin trouvé quelqu'un avec qui passer un peu de temps, dans ce campus encore vide.

Il regarda, un peu surpris; la jeune fille qui lui avait saisi la manche. Il hésita à la pousser plus ou moins violemment pour passer et ne rien lui répondre, mais se résolu à ne pas la faire. Elle ne semblait pas être un danger, au contraire.
Il hocha doucement sa tête pour la remercier de son compliment, puis haussa les épaules.

- Je ne sais pas. Je comptais trouver un endroit tranquille, mais tu n'as pas l'air de vouloir rester seule.

Il la regarda longuement, dans les yeux, sans ciller, puis croisa ses bras devant lui.

Je souris à sa réponse. Effectivement, le temps me semblait bien long sans compagnie. Certes, le jeune homme était un peu spécial, mais était-ce forcément mauvais? Connaitre des gens différents était toujours intéressant.

- Si tu veux, je peux te montrer un endroit calme! Je promets de ne pas t'embêter.

Je me retournais, passais la porte et l'attendis dans le couloir. Allait-il me suivre? J'avais tout de même un doute. Je jetais un regard vers le tableau. Je n'avais toujours pas choisi le club que j'allais rejoindre. Celui de dessin peut-être?

Il hésita. Était-ce vraiment une bonne idée de la suivre ? Si ça se trouve, elle allait l'amener dans un endroit bien isoler pour ensuite lui mettre une balle dans la tête. Il lâcha un soupir en roulant des yeux: c'était une idée complètement débile qu'il venait d'avoir.
Il décroisa ses bras et sortit de la pièce. Il la vit, près du tableau d’affichage. Le jeune homme s'approcha lentement, et s'arrêta à quelque mètres d'elle.

- Il est où, cet endroit calme dont tu parlais ?

Toute contente de voir que le jeune homme daignait me suivre, je me dirigeais vers le couloir, pris les escaliers et descendis les marches trois par trois. Arrivée en bas, j'attendis de le voir arriver pour continuer ma route, m'enfonçant dans les rues de la ville. Zigzaguant entre les bâtiments, je jetai de temps à autre un regard derrière moi pour vérifier qu'il me suivait. Cinq minutes plus tard, j'arrivai devant le portail entrouvert d'un jardin. Situé aux alentours du centre ville, c'était un coin de verdure qui s'étendait sur une centaine de mètres. Différentes espèces d'arbres et de végétaux avaient été plantés, formant en même temps un environnement parfait pour les animaux. Avec de la chance, on pouvait apercevoir des écureuils sautillant de branche en branche.

- Voila, c'est ici!

Je m'étais retournée en souriant.

Il suivait la jeune fille d'un pas lent et nonchalant, regardant brièvement le chemin qu'elle empruntait. Même ainsi, il savait qu'il réussirait à y retourner, ou au moins à savoir à peu près où il se situait. Il trouvait à sa guide un certain côté énergique, qui donnait un minimum de vie au campus désert.
Lorsqu'ils arrivèrent, il détailla longuement l'endroit, sans faire attention au fait qu'elle se soit retournée. Il chercha ensuite les coins qu'il pourrait potentiellement utilisé pour s'asseoir ou se reposer.
Il posa finalement son regard sur la jeune fille.

- Ca à l'air bien, merci de m'y avoir emmené.

Il fit un bref hochement de tête pour accentuer son remerciement, puis se dirigea vers un arbre. Il s'assis et s'appuya contre le tronc, bien à l'ombre.

Je lui répondais, toujours le sourire aux lèvres.

- De rien!

Voyant que le jeune homme s'installait, je cherchais à mon tour un endroit où me poser. Le sol était déformé par les nombreuses racines. J'en trouvais une qui sortais au ras du sol, pile ce qui me fallait. J'ôtai ma veste, l'étalai sur la terre et m'allongeai, la tête appuyée sur la racine. Aucun vent ne soufflait et seuls quelques rayons de soleil daignaient apporter un peu de chaleur. Je restais silencieuse, les yeux fermés. Même si nous ne nous parlions pas, je ne me sentais pas mal à l'aise. L'aura du garçon apportait une certaine sérénité.

- Dis ... Pourquoi tu es à Wish, toi?

Je n'avais pas pû m'empêcher de lui poser la question. Je l'embêtais peut-être, moi qui avais promis de ne pas le faire. Mais je savais que s'il ne voulait pas en parler, il ne le ferait tout simplement pas.

Il resta silencieux durant quelques longues minutes. Il ne devait pas dire la vérité, mais il ne devait pas trop mentir non plus, cela pourrait paraître suspect. Et même s'il n'avait pas une grand envie de répondre, il le devait bien; après tout, son frère lui avait dit d'essayer de faire comme s'il n'avait pas de secret. Plus facile à dire qu'à faire, surtout quand on porte un secret comme le sien.
Le jeune homme lâcha un long soupir, regardant le grand ciel bleu. Il semblait si grand, contrairement à l'infime partie que l'on pouvait percevoir.
Après un moment de réflexion, il fini par répondre, restant cependant vague dans ses paroles:

- Disons que beaucoup de choses sont arrivées, et que j'ai fini par tomber ici.

Il ne parlait jamais beaucoup d'un coup. Il se contentait de ne dire que le strict minimum. C'était essentiel pour ne pas se faire démasquer. Il ne posait pas non plus de question; la vie des autres ne l'intéressait pas vraiment, même s'il possédait un côté curieux qu'il avait enterré derrière un visage froid et calme.

Je gloussais doucement à sa réponse. Il était impossible de faire plus vague!

- Tu n'es pas du genre bavard, n'est-ce pas? Pour ma part, je suis ici à cause de ma situation familiale.

Moi aussi, je n'avais pas fait une remarque très précise. A quoi bon? Apparemment, cette questions faisait remonter des mauvais souvenirs à chacun. J'étais toujours couchée sur le sol. Le temps passait, et même si le garçon a coté de moi n'était pas particulièrement causant, je ne m'ennuyais pas. J'étais sure qu'en le connaissant mieux, il était possible de traverser sa carapace de froideur.

- Au fait, tu loges toi aussi à l'internat?

Il ne pu s'empêcher d’esquisser un très bref sourire au coin de ses lèvres. Même s'il ne savait pas pourquoi, cela l'avait fait sourire. Il en venait maintenant à s’interroger sur des chose très futiles.. Décidément, il changeait vite. Il soupira intérieurement.
Après ta réponse, il ne t'en demanda pas plus, mais une question sur le pourquoi du comment de ta venue titilla son esprit un instant. Aucun mot ne traversa pourtant ses lèvres à se sujet.

Il hocha ensuite la tête sans quitter le ciel des yeux.

- Oui, exact. C'est plus pratique.

En posant cette question, j'avais machinalement regardé mon voisin. Était-ce le fruit de mon imagination? Ou est-ce qu'il avait vraiment souri? Réalisant que ma bouche était restée entrouverte sous l'effet de la surprise, je m'empressais de la refermer et de prendre une expression normale. En hochant la tête, le garçon répondit positivement à ma question. Peut-être logeait-il au troisième étage, celui du silence?

- On se croisera surement alors! Je loge au second!

Je m'étais relevée à l'aide de mon coude pour l'écouter et maintenant que j'avais eu ma réponse, je me laissais retomber sur le sol recouvert de ma veste.

Il hocha doucement la tête une fois de plus.

- Oui, sans doute. Mais comme je loge au troisième, cela m'étonnerait tout de même.

Il ferma alors ses yeux un courts instant, profitant d'une fine brise passagère. Il les rouvrit peu de temps après, et laissa un petit silence s'installer entre lui et la jeune fille. Cela ne le dérangeait pas, il aimait le calme. Pourtant, il avait l'impression qu'il devait parler, dire quelque chose dans les minutes qui venaient, sinon.. Il ne savait pas quoi. Il réfléchit alors à ce qu'il pourrait bien dire. Difficile de trouver, alors qu'il ne parle que très peu..

- Tu.. Tu aimes...quoi dans la vie ?

Il se claquait intérieurement: plus stupide que lui, dans ce domaine au moins, était introuvable. Il soupira légèrement, préférant retourner dans l'obscurité de ses yeux clos.

Ah, j'avais donc vu juste, il habitait bien au troisième étage! Ce dernier lui convenait tout à fait, le calme, la discrétion ...
J'étais plongée dans mes pensées. Il y avait beaucoup d'endroit où nous pouvions nous croiser, comme à la cantine, dans la salle commune ou encore dans les escaliers. Mais à en juger par ses paroles, il ne devait pas se rendre souvent dans les pièces communes. Aimait-il cette solitude? Ou lui pesait-elle? Venant tout juste de le rencontrer, je ne pouvais pas me permettre de l'ennuyer encore avec mes questions indiscrètes.
La voix de Mitsuki me ramena sur terre.

- Et bien j'aime beaucoup trop de choses, commençai-je en soupirant, amusée.

Comptant sur mes doigts, j'entrepris de faire une liste.

- Les friandises, le nutella plus que tout! Et aussi les couleurs pastels! Les chats, les livres, la musique, le soda, le thé noir, les dessins aux crayons, l'art en général, les tortues, ...

Je terminais enfin, notant que j'étais arrivée jusqu'à trente-six. C'était une liste désordonnée, un mélange de tout ce qui était possible et imaginable. Je jetais un coup d'oeil au garçon et remarquais qu'il avait les yeux fermés. Je ne l'avais pas regardé depuis que j'avais commencé à énoncer toutes les choses que j'aimais. Il s'était endormi à force de m'entendre parler? Je rougis légèrement, me sentant bête d'avoir fait une liste si longue. M'approchant doucement, j'agitais une main devant sa tête.

- Umm... Tu dors?

Il l'écoutait silencieusement. Elle aimait vraiment beaucoup de chose.. peut-être n'aurait-il pas du poser la question. Quoique cela le faisait plutôt sourire de voir une fille aussi naïve, qui semblait être tout le contraire de lui. Lorsqu'elle s'arrêta, il s'était à moitié endormi, ayant tout de même entendu toute sa petite liste.
Il ouvrit un peu ses yeux lorsqu'elle lui posa la question. Il le regarda fixement, puis secoua négativement la tête.

- Non, mais si je m'étais effectivement endormi je n'allais pas te répondre..

En le voyant ouvrir les yeux doucement, J'arrêtais d'agiter ma main sous son nez. Oui, il avait raison, jamais il n'aurait répondu... Oh et puis après tout, nombre de mes gestes était inutile. Souvent, je sautillais, et puis je me retournais en continuant de marcher en arrière, jouant puérilement dans les rues piétonnes.

- Toi aussi, fais moi une liste de ce que tu aimes! Et ce que tu détestes aussi!

Il avait écouté ma liste avec patience - bien qu'il avait légèrement sommeillé - et j'étais curieuse à mon tour de connaitre ses goûts, si il voulait bien me les donner!

Spoiler: