Le jour fatidique était finalement arrivé... Je me retins de soupirer. Assise à mon pupitre, une main soutenant ma tête, j'observais notre prof' principale qui expliquait la paperasse à rendre dans les prochains jours, les fournitures, les horaires... Les trucs ennuyeux typique de la rentrée quoi! Le regard dans le vague, je pensais déjà à ma prochaine sortie. Les études, ça n'avait jamais été mon fort. Je détestais rester des heures le nez dans mes cours.
Tournant ma tête à droite, à gauche, je regardais mes camarades. Certains semblaient excités à l'idée de commencer une nouvelle année. Pour ma part, le seul réconfort que je pouvais trouver à cet évènement était le fait que j'allais rencontre de nouvelles personnes.
Je fis tourner machinalement mon stylo dans ma main. Je m'ennuyais ferme. Je remerciais mon voisin quand il me passa une énième feuille d'administration. Je baissais les yeux sur le papier et lus :


Bref, une feuille inutile! Je la pliai en deux, rabattis les coins et deux ou trois manipulations après, le papier avait été remplacé par un avion. J'attendis le moment où la prof' se tournait pour écrire au tableau et lançai ce dernier.

Le grand jour était arriver . Je n'étais pas très enjouée a l'idée de travailler . Certes ,j' adore lire et écrire mais je n'aime pas les cours . Les élèves dont moi rentrèrent dans la classe et je m'installa au fond . La prof' principale expliqua toute les règles ennuyeuses de la rentrée . Elle se tourna vers le tableau pour écrire et je vit un avion en papier planer au dessus des têtes . Je me mit a sourire et j'en conclut que quelqu'un d'autre s'ennuyait comme moi . Je suivais du regard l'avion en papier . Cela était plus intéressant que d'écouter la prof' citer tout ce qui était interdit . Je réussi a détacher mes yeux du papier volant et les baissa sur la feuille que m'avait passé ma voisine .
Je soupira . Le règlement intérieur est si inintéressant . J’eus alors une idée . Je pliai cette feuille et fit une cocotte en papier . La fenêtre de la classe ouverte , l'avion se dirigea vers moi . Je l'attrapa en vol et attacha ,avec un lacet ,( de ma robe ) ma cocotte . Je relançai l'avion . Ce n'était plus un avion tout court . Mais un avion avec une cocotte dessus ! Je put m'empêcher de laisser un petit rire s’échapper . Tout cela dans le dos de la prof qui continuait d'écrire sur le tableau noir .

Je regardais mon avion partir et quand il prit la direction du fond de la classe, je le quittais des yeux. Je tournais mon attention vers le tableau, qui était désormais rempli. Il fallait que j'écrive tout ça?! Je grommelais avant de retourner une feuille d'administration et copier. J'arrivais au bas de ma page quand je vis un avion ... Mon avion? Il avait maintenant une cocotte de papier à son bord et volait dans la direction opposée. Il fallait que je récupère mon avion! Je me levai pendant que la prof' était de dos et sautai pour attraper le planeur. Alors que je refermais mes doigts dessus sans l'écraser, l'institutrice se retourna. Je cachais l'avion derrière mon dos à toute vitesse.

- On peut savoir ce que tu fais debout?

Elle semblait irritée et me toisait d'un regard noir, les mains sur les hanches.

- Euuuh .... Rien madame.

Je retournais précipitamment à ma place, un grand sourire innocent aux lèvres. Ma locutrice poussa un soupir avant de se tourner. Baissant les yeux, j'observais la cocotte. Elle était accrochée au planeur avec une jolie ficelle bleu. Elle appartenait sans doute à un vêtement féminin. Je fis attention de ne rien abîmer et écrivis sur une aile "Salut! Ça te dit de manger avec moi? Je connais encore personne ici!". Attendant le moment propice, je relançais mon avion en espérant qu'il arriverait au bon destinataire.

La prof' avait fini d'écrire au tableau . Et je me désespéra a la vue de l'interminable texte inscrit dessus . Quand elle avait fini , elle se retourna , et aperçut une élève debout quelques rangs devant . Elle était debout car elle avait attrapée l'avion . J'en concluait donc , que c'était elle qui l'avait fabriquée . Elle se rassit et je ne pouvais m'empêcher de l'observer . Elle enleva ma ficelle , et écrit sur la cocotte .
Au moment propice , elle lança l'avion . Il se dirigea vers moi quand ma voisine de devant l'attrapa . Je l'interpela :

" Excuse-moi mais , c'est mon avion alors rend le moi s'il te plait ! "

Elle me répondit désagréablement :

" Non , je l'ai attrapée , je le garde ! "

Énervée , je lui prit l'avion des mains se qui fit un bruit peu discret . La prof' se retourna rapidement et nous regarda avec froideur .

" Mais qu'est-ce que vous faites mes demoiselles ??!! "

Je cacha vite l'avion derrière mon dos et répondit :

" Excusez-moi madame mais j'ai prit un peu trop violemment la feuille que me passait la voisine . C'est la feuille du règlement intérieur . "

Exaspérée la prof' s'assit a son bureau et regarda des papiers , en attendant que ses élèves finissent de copier . Je défroissa l'avion . Il n'était pas trop abîmer . En le défroissant , je vit un mot sur l'aile de ma cocotte . "Salut! Ça te dit de manger avec moi? Je connais encore personne ici!" Je prit l'autre aile de ma cocotte et répondit . "Avec plaisir ! Moi non plus je ne connait personne ici ! On se retrouve où ?" Je relança l’avion , je savais qui l'avait envoyé , donc je l'envoya vers sa direction en espérant qu'il arrive bien à elle .

Cette fois ci, j'avais suivi le trajet de mon avion. Une fille vers le fond de la salle l'attrapa. Était-ce elle, la propriétaire de la ficelle bleu? Soudainement, sa voisine s'interposa et lui arracha le papier des mains. J'en conclus que ma destinataire inconnue était l'autre fille. Toutes deux semblaient se disputer et je ne pus m'empêcher de glousser quand notre prof' principale se retourna. Elle avait remarqué que quelque chose se passait dans son dos et son visage était tout rouge! Je plaquais ma main sur ma bouche pour ne pas rire. Posant ma tête sur mon bureau pour rire discrètement, je vis que mon voisin aussi s'amusait du visage cramoisi de notre institutrice.
Après quelques minutes, je m'étais calmée. Je jetai un coup d'oeil derrière moi et vis l'avion qui revenait. Il se dirigeait droit sur mon voisin! Je ne pouvais pas me lever une seconde fois sinon j'allais devoir faire connaissance avec les murs du couloir. Le planeur arrivait lentement mais surement. Impact dans 3...2...1... Mon camarade se reçut l'angle du papier sur le front. Je fus prise d'un fou rire incontrôlable.

- Bon ça suffit maintenant! Dehors!

Le visage rouge de colère de la prof' était tourné vers moi. Elle pointait un doigt vers la porte d'un air autoritaire.
Riant toujours, je me dirigeai vers la sortie. Je jetai un regard derrière moi et adressai un signe d'excuse à ma camarade au fond de la classe. Finalement, j'allais devoir attendre la pause de midi pour pouvoir lui parler. Assise dans le couloir, je regardais ma montre : 11H45, plus qu'un quart d'heure!

Je marchais dans le couloir, en retard le premier jours, sa commençait bien!Tout sa de la fautes de ses rumeurs et des personnes prêtes a croire n'importe quoi...Le bal de début d'année et les visions de la Meiga avait propagés certaines rumeurs erronées a mon sujet.
Je croisais une fille qui était exclu et lui adressait un regards froid, un peu de sang était coincé entre les doigts de mes mitaines.
Je toquais a la porte et entrais puis annonçait froidement:

-Désolé du retard, Madame, j'ai eu une petite altercation...

La professeure m’observait et me fis signe de m’assoir a une table libre, je déposais mon sac et m'assis a ma table et prenais place . J'entendis des chuchotements derrière moi et vit deux élèves en train de me regarder de travers, d’après ce que j'entendais, de nouvelles rumeurs...Je prononçai froidement mais assez haut pour qu'ils entendent:

-Continuez avec ce genre de rumeurs erronées et je vous jure que je vous jette tous les deux par la fenêtre et que je descends ensuite vous achevez froidement en vous brisant la nuque, compris?...

Je n'étais pas très fier de ce que j'avais dit mais au moins leurs chuchotements et leurs commentaires cessèrent aussitôt
Soudain l'un deux ce leva et cria:
.

-Madame, Ryan vient de me menacer de mort!!!
-Payne!Vous viendrez me voir a la fin du cours mais en attendant...Vous sortez!


Je jurait a haute voix et me dirigeait vers la sortie, je fermais la porte derrière moi et m'appuyait au mur, je commençait a fouiller ma poche quand je m'aperçus de la présence de la fille exclue.

Ma correspondante de la classe a été exclue pour avoir rit . Elle me regarda et me fit un signe d'excuse . Je hocha la tête et soupira . Pour une fois que je m’amusait dans ce cours . Il a fallut que cette prof' casse l'ambiance ... Juste après , un élève frappa a la porte et s'excusa assez froidement de son retard . Les chuchotements commencèrent . Plusieurs filles derrière moi le regardait en ricanant . Ayant entendu , le concerner dit assez fort qu'il aller les jetés par la fenêtre et qu'il viendrait les achevés après . Ces paroles m'avait fait froid dans le dos . Ensuite , une fille se leva et rapporta a la prof' .Ce fut un autre exclue . Le journée commençait drôlement bien . Il ne restait plus qu'un quart d'heure .... un quart d'heure interminable . Et tout a coup la prof' me regarda et me dit

" Vous aussi vous êtes exclue ! Je vous ai vu faire circuler un avion en papier ! Dehors ! "

Je me leva , un sourire amusé aux lèvres . Je passa devant son bureau en direction de la porte et j'entendis la prof' marmonner .

" Mais qui m'a filer des élèves pareils . "

Étant donné que je l’avais entendue , cela m'amusa encore plus . J'ouvris la porte , sortit de la salle , qui avait une chaleur étouffante d'ailleurs , ferma la porte et respira un grand coup l'air frais qui ce baladait dans le couloir . On était trois planté devant la porte . Je ne sut quoi dire .

Je m'attendais à passer un moment de solitude ennuyant, seule au milieu du couloir mais à peine m'étais-je assise que le garçon que j'avais croisé au bal apparut à l'autre bout du couloir. Je le regardais s'approcher. Il me lança un regard glacial avant de rentrer dans la classe. Quel méchant! Je me promis de le bouder si un jour je devais le revoir. Et comme si le destin avait entendu mes pensées, le garçon revint quelques minutes plus tard, exclut lui aussi. Je ne pus retenir un gloussement. Je ne savais pas pour quelle raison il m'avait adressé son regard froid, mais si c'était parce que je lui inspirais de la pitié en étant exclue, il l'était désormais lui aussi! Et ma surprise fut totale quand ma correspondante arriva à son tour dans le couloir. Je riais maintenant aux éclats, n'arrivant plus à m'arrêter.

- On .... On a l'air absolument ridicule assis tous les trois, là!

C'est ainsi que l'on se trouvaient dans une situation assez embarrassante. Je me mis à rire en voyant ma correspondante par avion en papier être aussi joyeuse. Son fou rire était assez communicatif, sauf pour un, l'étrange jeune homme qui s'était fait exclure à cause de ses menaces. Il ne fit même pas attention à la remarque de la jeune fille et mis ses écouteurs, en chantonnant un petit air que je ne connaissait pas. Je ne su trop quoi dire et je ne voulais pas le déranger. Je me calma un peu et sourit à celle dont j'avais discuté par biais d'un avion. Un simple petit bout de papier plier avait fait déjà une connaissance. Je m'apprêtais à demander son prénom quand j'entendis alors l'homme parler. Il parlais de celle qui nous avaient tous exclus. Il avait lancé la conversation, mais sa voix était glacial, et cela me fit des frissons comme la dernière fois. Puis je lui répondis gentiment, mais je faisais quand même attention à ce que je disais.

"Je suis tout à fait d'accord avec toi ! Mais elle peut être vraiment drôle des fois !"

En repensant à sa tête je gloussa et je tourna mon visage vers la jeune femme. Je lui sourit gentiment, c'était le moment de lui demander et de pouvoir se connaitre. Personnellement, je voulais créer des liens avec elle. C'est toujours agréable d'être en bonne compagnie.

"Comment t’appelles tu ? Moi c'est Lolitta enchantée !"

Je lui tendis la main tout en continuant de lui sourire gentiment. J'avais hâte de la connaitre et peut-être pouvoir surmonter ensemble les cours ennuyeux de la grosse vache d'après le garçon. D'ailleurs, il faut que je lui demande aussi, mais je doute qu'il me réponde...

Mon camarade à ma gauche chantait. C'était du Linkin park, et je connaissais cette chanson. Surprenant, la voix du garçon transmettait, à mes yeux, beaucoup plus de sentiments que tout ce qu'il m'avait laissé entrevoir de sa personne. C'était d'ailleurs étrange qu'un garçon aussi froid et distant se mette à chanter au milieu du couloir de l'école ...
Quand il commença à engager la conversation, je suivis la promesse faite à moi-même et lui tirais la langue et lançant un puéril "Umpff!" avant de le bouder en tournant la tête vers l'autre personne assise avec nous. Tout le monde m'aurait traité de gamine en me voyant, et je le pensais aussi. Je l'ignorais ouvertement avec un petite sourire taquin en coin et répondais à ma camarade :

- Enchantée Lolitta! Moi c'est Leia!

Et prise d'un coup de folie, je m'agenouillais et déposais un baiser sur le dos de sa main, comme l'aurait fait le preux chevalier pour sa princesse avant de me relever en riant. Le soleil tapait fort et je m'appuyais sur le rebord de la fenêtre pour mieux sentir la chaleur qu'il procurait. La sonnerie annonçant la pause de midi sonna. Je tendis une main vers ma nouvelle connaissance et lançai :

- Tu viens? On va manger!

Et me tournant vers le garçon au regard glacial, je lui fis un clin d'oeil complice et rajoutai :

- Et bien, tu nous suis?

Spoiler:

Ryan acquiesça en silence.
Il se releva et épaula son sac Paralise Lost, il saisis on Mp4 et changea de chanson.
Tout en marchant, sa grande veste lui tombant jusqu'aux chevilles claquant de bruits métalliques, il se mit a chanter comme a son habitude.

Les souvenirs me rongent
Comme des plaies qui s'ouvrent à nouveau
Je me recroqueville à nouveau sur moi-même
Vous pensez tous que
Je suis en sécurité ici dans ma chambre
A moins que j'essaie de recommencer

Je ne veux pas être celui
qui part toujours en guerre
Parce qu'à l'intérieur je réalise
Que je suis celui qui est embrouillé

Je ne sais ce pourquoi il vaut la peine qu'on se batte
Ou pourquoi je dois crier
Je ne sais pas pourquoi je fomente
Et dit ce que je ne pense pas
Je ne sais pas comment je me suis retrouvé là
Je sais que ce n'est pas bon
Alors je brise les habitudes
Je brise les habitudes, cette nuit

S'accrochant à mon remède
Je verrouille solidement la porte
J'essaie de reprendre mon souffle à nouveau
Je blesse beaucoup plus que jamais auparavant
je n'ai plus d'alternative

Je ne veux pas être celui
qui part toujours en guerre
Parce qu'à l'intérieur je réalise
Que je suis celui qui est embrouillé

Je ne sais ce pourquoi il vaut la peine qu'on se batte
Ou pourquoi je dois crier
Je ne sais pas pourquoi je formente
Et dit ce que je ne pense pas
Je ne sais pas comment je me suis retrouvé là
Je sais que ce n'est pas bon
Alors je brise les habitudes
Je brise les habitudes, cette nuit

Je le peindrai sur les murs
Parce que je suis le coupable
Je ne me battrai plus jamais
Et voila comment ça finit

Je ne sais ce pourquoi il vaut la peine qu'on se batte
Ou pourquoi je dois crier
Mais maintenant, j'ai l'esprit plus clair
Pour te montrer ce que j'ai en tête
Je ne sais pas comment j'en suis arrivé là
Je ne me sentirai jamais vraiment bien
Alors je brise les habitudes
Je brise les habitude
Je brise les habitude cette nuit

Il marchait toujours en silence, regard froid quand une douleur monta au niveau de ses tempes.
Il s’arrêta et saisi sa tête entre ses mains, grognant sous la douleur.
Il tituba jusqu’à une porte et la franchit, pénétrant dans les toilettes il s'accouda au premier lavabo venu.
il détacha les boucles de métal de sa veste, puis détacha les boutons de sa veste.
Le fameux tatouage se mouvait, et, sorti de celui-ci, du sang coulait par filets dans le lavabo.
Sous le coup de la douleur il frappa et brisa le mirroir, le côté gauche de son visage commença a devenir noir.
Il se mit a crier, la douleur et la corruption augmentant.

"-Dégage, c'est pas le moment Jack, Dégage!!!"

Il ne voulait pas rentrer dans sa forme alternative....cela ne devait pas arriver.

En voyant ma camarade tirer la langue à l'étrange garçon, car c'était comme cela que je le voyait, je ne pouvait n’empêcher d'éclater de rire. Elle était trop mignonne. Elle se présenta, et je la salua de la tête. Et je fut surprise et assez amusée quand Leia, car c'est ainsi qu'elle se prénommait, me faisait un baise-main tel le comportement d'un preux chevalier. Une fois encore, je me mis à rire de bon cœur. Puis, elle me proposa d'aller manger. J’acquiesce et la suivit. Puis celle-ci se retourna, et demandais au garçon si il nous suivais. IL accepta, et se lava en silence, tout en chantant une nouvelle chanson. Je lui sourit, et je voulais bien m'entendre avec lui, même si dans le fond il me faisait peur et que c'était presque impossible de lui parler. De plus, moi qui ai du mal à m'ouvrir aux autres, c'était pas demain la veille. Nous marchâmes alors dans le couloir en direction de la cafétéria, et tout à coup le garçon étrange alla aux toilettes et cria:

"-Dégage, c'est pas le moment Jack, Dégage!!!"

Je sursauta; même si je ne le voyait pas, il me faisait peur. Qui étais ce Jack ? Que diable lui arrivais t-il ? Je m’inquiétais pour lui, même si je ne le connaissait que de quelques minutes. Je m'inquiète tout le temps pour les autres, c'est dans ma nature. Je regarda Leia et ne savais plus trop quoi faire... C'était comme si je voulais l'aider, mais je ressentais l'impossibilité, comme pour ma meilleure amie que je n'ai pas pu sauver... Ce moment me pinça le cœur, je restais planté debout, impuissante, et perturbée à l'idée que encore une fois, je n'étais d'aucune aide, ça me faisait tellement mal... Je déteste ne pas pouvoir aidée, et encore mois sauvée. Ça me fait tellement de peine...

Je chantonnais intérieurement, contente à l'idée que ce garçon détaché nous suivait finalement. Je sentais déjà les bonnes odeurs en provenance de la cafétéria et sentais l'eau me monter à la bouche. Mais alors que je commençais à siffler joyeusement, notre camarade disparut brusquement dans les toilettes et ses hurlements ne tardèrent pas à se faire entendre. Mais sa voix était différente... Plus... Sombre? Ou peut être était-ce mon imagination.
M'arrêtant dans mon élan, je jetais un oeil à ma nouvelle amie pour voir sa réaction. Elle me regardait également, mais je pouvais déceler dans ses yeux qu'elle n'était plus avec moi. Elle semblait terrifiée, mais par quelque chose d'autre. Elle avait le regard perdu qu'on les gens qui se souviennent de moments douloureux.
Je n'hésitais qu'une infime seconde avant de la prendre par le bras et courir.

- Viens Lolitta! On va voir!!

Ouvrant brusquement la porte des toilettes, que je refermais aussitot, je vis le jeune homme penché au dessus d'un lavabo au contenu sanglant. Des filets du liquide pourpre s'écoulait de son torse au lavabo et le miroir avait été brisé. Tout aurait été relativement normal, si son visage n'avait pas été en train de se teinter d'une couleur sombre. Qui était ce Jack dont il parlait?
Je me jetais à ses cotés et posais une main sur le coté noir de sa figure et l'autre sur son torse, avant de commencer le processus de guérison. Je n'avais jamais traité un cas comme ça, mais j'espérais pouvoir y arriver.

J'étais soulagée de voir que, petit à petit, mon sort fonctionnait. Le noir reflua de son visage et malgré la grimace que le jeune homme faisait, je pouvais sentir que la douleur s'éloignait. Mais bizarrement, en posant mes mains sur son corps, j'avais ressenti plus d'une présence dans son organisme.... Comme si il y avait quelque chose d'autre à l'intérieur de son corps. Serait-ce en rapport avec le fait qu'il parlait tout seul, à certains moments ou je l'avais croisé? Et je ne m'étais pas posé la question quand à ce curieux tatouage situé sur son torse... J'allais poser une question quand soudain, il se mit à parler, à demi-conscient.
Pas nous? L'organisation? J'hésitais à lui poser des questions.... Certains apprécient qu'on pose des questions, d'autres pas... Que devais-je faire? Je me lançais :


- Ryan? De quoi tu parles? Ça va mieux...? Ou tu divagues?

Toute cette histoire commençait à devenir compliquée. C'était bien la première fois depuis que j'étais à l'internat que j'assistais à ... Qu'était-ce? Un dédoublement de personnalité? Je n'avais aucune idée de ce que je pouvais faire pour l'aider. Je posais néanmoins une question pour clarifier les choses :

- Alors si je comprends bien, tu comptes tuer les gens de "l'organisation" qui te poursuivent pour nourrir la faucheuse? Est-ce qu'ils te poursuivront jusqu'à ta mort?

C'était triste d'évaluer les choses comme ça, mais je préférais encore que ce soit les membres de cette organisation qui périssent plutôt que des innocents ....

J’acquiesçais. Toute cette histoire semblait compliquée et je décidais de laisser l'affaire de coté pour l'instant. Mais je me doutais que ma curiosité me pousserait un jour à lui en demander plus. Mais pour l'instant, ma gourmandise passait par dessus tout, et tout ce sang ne m'avait en rien coupé l’appétit.
Je jetais un oeil à Lolitta qui n'avait pas décroché un mot depuis le début.

- Lolitta? Est-ce que ça va?

Je l’entraînais par la main, hors des toilettes qui avaient l'odeur du sang. En sortant, cela me fit l'effet d'un changement de monde. Les élèves se précipitaient vers la cafétéria, des rires fusaient un peu partout... La normalité en somme. Sauf que toute cette atmosphère semblait bizarrement joyeuse après l'épisode de Ryan. Le soleil réveilla mon esprit embrumé et je lançais un sourire.

- On va manger? Qu'est-ce qui vous tente?