Est-ce que tu te souviens de ce beau jour d’hiver, où, sous la neige, tu m’as embrassé ?

Tu étais le premier à me porter de l’intérêt. Même mon père ne m’a jamais regardé. Il ne m’a jamais considéré comme sa fille. Pourquoi ? Peut être parce que moi, j’avais survécue, alors que sa bien aimée non... Les images de l’accident me reviennent encore. Nous étions en voiture, ma mère et moi. J’étais encore jeune, trop jeune peut être pour comprendre la gravité des choses. Je parlais à ma mère. Nous étions heureuses. Elle a tourné la tête vers moi. Une seconde. Juste une seconde. Mon dernier souvenir d’elle est son sourire, figé sur ses lèvres. Une seconde de trop. Elle n’a pas vu le car. Elle l’a percuté. Et pour moi comme pour elle, tout est devenu noir en une fraction de seconde.

Quand j’ai rouvert les yeux, elle n’était pas là. Tout était blanc. Trop blanc. Trop lumineux. Trop...Médical. Le médecin était auprès de moi, les infirmières tournaient, entraient et sortaient. Ils m’ont parlé, je n’ai pas compris. Ils m’avaient sauvée. Enfant miraculée. Alors que ma mère, non. J’ai appris par la suite qu’elle n’avait pas eu le temps de souffrir. Comme tous ces enfants, dans le car, qui avaient été mêlé à l’accident contre leur gré. Ils sont tous morts. J’étais la seule survivante. Après cela, plus jamais mon père ne m’a regardé. Pour lui, je ne vivais plus. Pour lui, j’étais morte avec les autres. Présence non désirée, absence voulue. J’ai grandi en faisant tout pour qu’il soit fier de moi. Je me mettais sous le feux des projecteurs pour qu’il me voit. Il détournait les yeux. Je gagnais des trophées. Il fermait les yeux. Quand j’essayais d’attraper sa main, de le toucher, il s’éloignait, comme si je n’étais qu’un fantôme invisible, une présente qu’il rendait volontairement absente. Devenue véritable génie dans tout les domaines pour le rendre fier de moi, rien n’a marché. Et toi, toi, tu es arrivé...

Au début, je t’ignorais. Je te fuyais. Je ne voulais pas de toi. Tu étais trop différent de moi. Tu étais celui qui traine devant le lycée, pour fumer. Celui qui termine ses soirées au poste de police. Celui qui n’es jamais présent quand il le faut...Combien de fois ais-je contemplé ta chaise vide, en cours, en me disant que toi et moi sa ne serait jamais possible ? Mais toi, tu ne m’as jamais critiqué. Malgré ma différence, tu cherchais toujours à me parler, à me faire sourire. Malgré mes cheveux blancs, mes yeux roses, et tous ces détails qui faisait que les gens parlaient de moi derrière mon dos, tu ne m’a jamais insulté, tu faisais taire ces rumeurs sur moi. Tu te fichais de savoir si je portais des lentilles de couleur, ou si c’était mes vrais yeux. Tu te fichais de savoir mon passé. Tout ce que tu voulais c’était me rendre heureuse. Et moi, je t’ignorais. Et sans le vouloir, sans le savoir, je suis tombée petit à petit amoureuse de toi. Mais je ne cessais de te repousser dès que tu t’approchais. Peur ? Avais-je peur ? Je ne sais pas, peut être ne le saurais-je jamais. Et puis cette nuit là... Tu es venu devant chez moi. Tu m’as appelé. Mon père n’était pas là. Il souriait à ces milliers de gens qui chaque fois le regarde, le soir, devant leurs télévisions. Tu m’as appelé pendant plusieurs minutes. Mon prénom, tu le répété tellement de fois... Il semblait si beau sur tes lèvres. Ton accent le rendait presque magique. Et puis...Je suis sortie. Dans la neige, je me suis approchée de toi. Tu m’as prise par la main. Sans me demandait mon avis, tu m’as traînée à travers la ville, sous les flocons, dans la lumière éphémère des lampadaires. Jusque devant le fleuve. Tu m’as demandé de regarder, sur la rive opposée à la nôtre. Alors j’ai regardé. Tu as envoyé un sms. Un seul. Et de l’autre coté, un feu d’artifice. Magique. Silencieux. Coloré. Sur mon visage, de la surprise. Uniquement de la surprise. Ma tête s’est tournée vers toi. Je ne savais que dire. Les mots restaient dans ma gorge, le son de ma voix était éteint. Et puis, tes yeux bleus se sont posés dans les miens. Ta main à lâché la mienne, et avec l’autre, elle se sont posées sur ma taille. Tu m’a serré contre toi, et à l’oreille, tu m’a murmuré quelques mots. C’est à ce moment, que j’ai compris.

« Ce feu d’artifice est pour toi. Je t’aime. »

« Je t’aime. Je t’aime tant ! » J’aurais voulu te le dire. Te le répéter. Le crier au monde entier. Mais je n’y arrivais pas. Je n’ai même pas trouvé le courage de passer mes bras autour de ton cou et de te serrer contre moi, et réfugier mon visage dans ton cou. J’aurais aimé pleurer de bonheur. Je n’ai pas pu. Tu t’es légèrement écarté de moi. Et tes lèvres ont rejointes les miennes, dans un tendre baiser. Sous les étoiles et sous les flocons de neige. Devant ce si beau fleuve et ce feu d’artifice. Cette scène, combien de fois l’avais lue ? Elle est dans mon livre préféré. Avais-tu fais exprès ? Sûrement. Mais je m’en souviendrais toujours.

Mais tout à une fin

Je ne me souviens plus de comment à finis cette soirée là. Mais le lendemain, et les jours d’après je ne t’ai plus vu. Pourquoi ? Pourquoi m’abandonner maintenant ? Plus de nouvelles de toi. Dès que je demandais à quelqu’un la raison de ton absence, il l’ignorait. En fait, personne ne savait qui tu étais. Comme si tu n’avais jamais existé. Pourquoi, dis moi, pourquoi ? Avais-je rêvé de tout cela, de ce baiser, de cet amour qui nous unissait ? Je ne sais pas. Mais tout as disparu avec toi. Comme si j’avais été plongé dans un rêve, et que tout disparaissait en un clin d’œil. Est-ce que quelqu’un entend mon appel au secours ?

Un caractère discret, effacé. Je ne parle pas beaucoup. Je ne cherche pas à me faire des amis, m’enfermant dans mon propre monde. Elève sérieuse, parfois ‘coincée’ pour certains, je préfère un rendez vous en tête à tête plutôt qu’une fête mouvementé et bruyante. Même s’il est possible qu’on me croise à cette dernière. Mais cela ne sera que pour faire plaisir à quelqu’un, uniquement. Ou si j’ai été enlevée par des extra-terrestre et remplacée par mon sosie. On vient me parler ? Je réponds poliment. On me charme ? Je rejette la personne, souvent avec violence. Il sera dur de m’arracher un sourire, un rire. Pourquoi ? Moi-même je ne le sais pas. Je ne suis pas dépressive. Non, loin de là. En fait, vous le découvrirez vite, mais je suis une personne spéciale. Loyale et fidèle, mais difficile à approcher & à cerner. Sociable mais solitaire.

Game over. Try again ?

Mon physique ? Ah... Plutôt basique. Une jeune fille assez grande, à la silhouette fine et élégante, plutôt élancée. Des formes assez discrètes. Mais ce qui peut me différencier des autres, ce sont mes cheveux blancs et mes yeux roses. Des cheveux assez longs, où parfois il y a une ou deux tresses. Ils sont immaculés. Sont-ils naturels ? Oui. J’étais blonde très claire, à la base. Avec le soleil, et à la suite de l’accident, ils sont devenus blancs neige. Quant à mes yeux, c’est également naturel. Du rose qui parfois vire au rouge. Plus rarement, ils virent au dorée. Mais vraiment très rarement.

Plus de précision ? Ma peau est pâle, peut être trop. Mais cela me va bien, à ce qu’on m’en a dis. Mon visage ? Des traits plutôt fins, élégants. De grands yeux expressifs. Un nez assez fin, pour ne pas gâché mon visage. Des lèvres fines, légèrement rosées. Ces lèvres n’affichent jamais de sourire, pourtant, quand il y en a un, tout le monde m’assure que je suis jolie. Ce jeune homme qui hante mes nuits m’avaient assuré que j’étais un rayon de soleil à moi toute seule, lorsque je souriais...